LA GESTION D'AFFAIRE
Est un quasi contrat qui se définie comme des
faits purement volontaire de l'homme dont il résulte un engagement
quelconque envers un tiers et quelquefois, un engagement réciproque
des deux parties.
Il s'agit d'un fait juridique et non d'une
convention, cependant le législateur a décidé que ce fait était
source d'obligations légales. Comme il s'agit de faits juridiques,
c'est la responsabilité délictuelle qui s'applique.
Définition de la gestion d'affaire : Une
personne rend service de manière spontanée à autrui en
accomplissant une tâche à sa place et ce, l'accord de cette
dernière (le géré).
Le maître de l'affaire est celui dont l'affaire est
géré. (le géré) Le gérant est l'auteur de l'intervention ( agent
d'affaire, gérant de bien).
Pour qu'il y ait gestion d'affaire, il faut que
certains conditions soient remplies tenant aux personnes et à la
gestion.
I Les conditions de la gestion d'affaire :
A Les personnes : le géré et le gérant.
Le gérant :
Le gérant doit avoir la personnalité juridique.
La personne peut être une personne physique ou morale.
L'intervention du gérant doit être spontanée et dans l'intention
de gérer l'affaire d'autrui.
N'est pas qualifiée d'intervention spontanée : le
fait d'intervenir alors qu'il existait une obligation préalable de
l'intervenant à l'égard du prétendu géné ou il existait d'une
obligation légale. Ex de l'indivisaire qui gère l'indivision.
L'intervention spontanée n'est pas caractérisée
lorsqu'il existe une obligation contractuelle telle qu 'une
convention d'assistance. Dans le cas d'une convention d'assistance,
la jurisprudence exclut la gestion d'affaire. L'intervenant ne
pourra pas se faire rembourser de son intervention même si elle a
profiter au bénéficiaire assisté.
Il faut une intention de gérer l'affaire pour
autrui du gérant : l'idée ici est de rendre service à une
personne déterminée.
L'intervention du gérant doit relever d'une volonté
altruiste c'est à dire autre que ces intérêts personnels ou ses
intérêts généraux.
L'intervention n'est pas altruiste si une personne
réalise par erreur une action car elle se croyait débitrice d'une
obligation.
La gestion d'affaire n'est écartée que si l'auteur
de l'initiative a agi dans son intérêt exclusif. Il faut établir
une volonté caractérisée de gérer l'affaire d'autrui même si la
personne a aussi agi dans son intérêt : " la circonstance de
l'intérêt conjoint du gérant et du géré n'est pas par elle même
de nature à exclure l'existence de la gestion d'affaire " selon
la chambre commerciale du 16 novembre 1976.
Le maitre d'affaire ou le géré :
Le géré doit avoir la personnalité juridique.
Il faut donc qu'il existe et qu'il ait la personnalité juridique.
S'il s'agit d'un groupement il doit avoir la personnalité morale.
Il importe peu qu'il soit au non capable.
Si le gérant est incapable, la gestion d'affaire
vaut à l'égard du maître qui sera obligé par l'affaire et devra
l'indemniser. Le maître de l'affaire ne sera tenu que des
obligations mises normalement àla charge du gérant.
L'absence d'opposition du maître : le
principe de liberté individuelle. Si le maître s'y oppose, le géré
ne sera pas indemnisé. Si le maître ne s'y oppose pas ou l'ignore,
son silence sur les actes du gérant pourrait être interpréter
comme une forme d'approbation implicite caractéristique d'un
véritable mandat ou une approbation tacite. Dans ce cas il faut des
actes dépourvues d’ambiguïté.
Le principe en droit est qui ne dit mot ne consent
pas.
B La gestion
La gestion peut être un ou plusieurs actes
matériels ou juridiques mais doivent etre facultatif et utile.
Il n'est pas nécessaire de distinguer les actes conservatoires, des
actes d'administration ou de disposition.
Toutefois les actes juridiques, comme l'action en
justice, sont exclus des actes de gestion d'affaire.
Ces actes doivent être utiles au maître,
l'article 1375 du code civil parle d'affaire bien administrée.
L'utilité s'apprécie au moment de la passation ou de la réalisation
de l'acte. L'utilité ne s'apprécie pas en fonction du résultat.
C'est une condition d'opportunité. Relève de la gestion d'affaire
l'acte à partir du moment où il a été entrepris même si il n'y a
aucun résultat positif.
En tout état de cause, l'utilité ne correspond pas
forcément à l'urgence ou à l'importance de l'acte réalisé. Il
faut par contre que l'utilité soit réelle.
Le sort des actes inutiles : ils ne produisent
pas les effets de la gestion d'affaire, ses actes seront à la charge
de l'auteur et pourraient faire engager leur responsabilité à
l'égard des tiers ou du pseudo-maître.
La ratification de la gestion par le maître
de l'affaire fait disparaître toute difficulté quant à l'utilité
de la gestion d'affaire. L'approbation peut être expresse ou tacite
à condition de révéler une volonté consciente et sans équivocité.
II Les effets de la gestion d'affaires
A Entre le gérant et le géré :
Ce quasi contrat synallagmatique il impose des
obligations réciproques.
Article 1372 alinéa 2 " Il se soumet à toutes
les obligations qui résulteraient d'un mandat exprès que lui aurait
donné le propriétaire. "
L'obligation du gérant est de continuer la
gestion jusqu'à que l'affaire soit reprise en main parle maître de
l'affaire ou ses héritiers, article 1373 du code civil. Il ne peut
l'interrompre unilatéralement. Il doit apporter à la gestion tout
les soins d'un bon père de famille article 1374 du code civil.
L'obligation du maître : le géré doit
indemniser le gérant de toutes les dépenses utiles ou nécessaires
qu'il a faites, article 1375 du code civil. Le maître est tenu des
frais, des intérêts légaux, les préjudices qu'il a pu subir. Le
gérant n'a aucun droit à rémunération mais d'une indemnisation
apprécier par le juge.
B à l'égard des tiers :
L'article 1375 du code civil prévoit que le maître
doit honorer directement vis à vis des tiers, les engagements que le
gérant a ouvertement contractés en son nom et pour son compte. Dans
le cas de la gestion ouverte, le gérant n'est pas tenu
personnellement à l'égard du tiers.
Dans le cas d'une gestion occulte, le gérant
ayant contracté sans révéler qu'il agissait pour le compte du
maître : Le gérant sera le seul a être personnellement et
directement tenu d'exécuter les engagements qu'il a pris.
Le gérant aura droit à une indemnisation par le
géré.
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